Les Mystères de Paris, Eugène Sue - Lettres - Académie de Normandie

Les Mystères de Paris, Eugène Sue

Un roman populaire à (re)découvrir.

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Vingt ans avant Les Misérables de Victor Hugo, Eugène Sue invite son lecteur à suivre son héros, Rodolphe, dans les bas-fond de Paris pour y dénoncer la misère.

Truands, grisettes au grand cœur, estropiés et aristocrates sans morale forment une cour des miracles rocambolesque. On notera en particulier le couple Pipelet, concierges d’un immeuble, qui par antonomase, donnera le mot "pipelette" !

Coups fourrés, chausse-trappes et retournements de situation maintiennent un rythme haletant. Les nombreuses péripéties sont entrecoupées de descriptions des réalités de la vie parisienne, et de considérations sur la société par Sue. On peut les mettre en relation avec le discours de Victor Hugo sur la misère, ou sur les reportages d’Albert Londres sur l’univers carcéral.

Le trait est parfois forcé, mais donne à lire la pauvreté du début du XIXè siècle sous la forme d’un roman-feuilleton populaire de qualité. En 1842, le succès est au rendez-vous, les lecteurs sont tenus en haleine quotidiennement.

Laissons à Théophile Gautier le mot de la conclusion : « Tout le monde a dévoré les Mystères de Paris, même les gens qui ne savent pas lire : ceux-là se les font réciter par quelque portier érudit et de bonne volonté ; les êtres les plus étrangers à toute espèce de littérature connaissent la Goualeuse, le Chourineur, la Chouette, Tortillard et le Maître d’école. Toute la France s’est occupée pendant plus d’un an, des aventures du prince Rodolphe, avant de s’occuper de ses propres affaires. Des malades ont attendu pour mourir la fin des Mystères de Paris ; le magique La suite à demain les entraînait de jour en jour, et la mort comprenait qu’ils ne seraient pas tranquilles dans l’autre monde s’ils ne connaissaient le dénouement de cette bizarre épopée. »
(Histoire de l’art dramatique, 1858-1859, t. 3, p.161-162)

Pour aller plus loin, on peut consulter le site de la BNF, les Essentiels de la littérature.